Les signes de gratitude dapres guerre
- 31/03/2013
Ecrit et arrangé par Miloslav SAMARDZIC
Durant la Seconde Guerre Mondiale, parmi les Cetniks de Draza Mihailovic se trouvaient plus de 1 000 officiers, sous-officiers et soldats issus des armées alliées occidentales. C’était tout d’abord des membres de missions militaires.
Les officiers britanniques de liaison sont arrivés à l’état major de Draza Mihailovic en octobre 1941 et y sont restés jusqu’en mai 1944. Ils avaient pour mission de mettre en adéquation l’action de l’Armée Yougoslave dans la Patrie (JvuO dans la suite de ce texte) avec les autres lignes de fronts ouverts par les Alliés. Rapidement, dans l’intervalle, des petits groupes d’agents de renseignement et de diversion ont rejoint ces officiers de liaison et ont été répartis dans toutes les unités de taille à travers tout le pays. La première mission militaire américaine est arrivée chez les Cetniks en septembre 1943 et ce jusqu’au début 1944. Une autre mission militaire américaine est arrivé au Commandement suprême de Draza Mihailovic en septembre 1944 et en est partie en février 1945. Toutefois, le plus grand nombre du personnel militaire allié sur notre sol n’était pas composé de missions militaire mais de membres d’équipage d’avions alliés abattus par la DCA allemande. A partir de fin 1943 et jusqu’à fin 1944, quand l’aviation alliée a commencé à bombarder des cibles stratégiques en Roumanie, les Cetniks ont sauvé des allemands environ 700 aviateurs alliés. L’évacuation à partir de l’aéroport improvisé dans le village de Pragjani en août 1944 ou ont été rassemblés tous les pilotes descendus jusque là est l’opération d’évacuation de plus grande envergure derrière les lignes ennemies durant la Seconde Guerre Mondiale.
Les missions militaires britanniques et américaines ont été les témoins de beaucoup de batailles contre les troupes d’occupation et leurs unités de diversion ont participé à de nombreuses actions. Les pilotes sauvés ont vu comment les Cetniks se battaient pour leur sauver la vie contre les unités allemandes qui arrivaient dès qu’ils voyaient dans le ciel un parachute ou une colonne de fumée s’échapper d’un avion en feu, laissant supposer qu’il était sur le point de s’écraser.
Ni les officiers de liaison, ni les unités de diversion, ni les pilotes alliés n’ont envoyé le moindre rapport indiquant une quelconque collaboration avec les allemands qui du reste n’aurait pût être matériellement possible devant tant de regards curieux. Au contraire, ils ont rendu compte de ce qu’ils avaient vu. Ils rendaient compte que la tête de chacun d’entre eux était mise à prix pour une grosse somme d’argent par les allemands, mais que c’était en vain. Le fait que les rapports faits par les membres des forces alliées soient tout de suite cachés pour des raisons soi-disant politique les a eux-mêmes
découragé. Le major Albert Sajtz, le capitaine Richard Feldman, lieutenant Walter Mensfield, le colonel Robert McDowell et beaucoup d’autres officiers honorables, blessés et personnellement humiliés par l’immense injustice que de “hautes politiques” de leur pays ont fait subir aux Serbes se sont battus toute leur vie pour la vérité sur le peuple Serbe. Quelles ont été leurs réussites et à quels niveaux, ça c’est une autre histoire. Les documents et photographies qui suivent font partie de l’Histoire et non de la politique.
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- Des pilotes américains sauvés par les Cetniks manifestent à New York pendant qu’a lieu à Belgrade le procès stalinien du général Draza Mihailovic en 1946.
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- Au procès stalinien organisé par Tito, le général Draza Mihailovic est accusé de meurtre sur la personne du pilote américain David O’Connell. Mais, quelques jours plus tard, O’Connell était dans les rues de New York portant une pancarte sur laquelle on peut lire : “Le tribunal de Tito dit : Mihailovic m’a assassiné ! La vérité est que c’est lui qui m’a sauvé la vie !”. O’Connell était le secrétaire du Comité des pilotes pour le sauvetage du général Mihailovic (Photographie tirée du “Chicago Daily Tribune” du 13 juillet 1946).
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- Dans la dernière phase de la guerre, le Président des Etats unis Roosevelt décerna aux individus particulièrement méritants un livre en format luxe “Les quatre libertés” composé de quatre photographies et accompagnées de quatre textes. De célèbres artistes américains ont exprimé, à la plume et au pinceau, leur vision de la liberté d’expression, de la liberté de pensée, de la liberté de culte, et de la façon de se libérer de la pauvreté et de la peur des autorités policières. Un exemplaire de l’?uvre a été décerné par le Président Roosevelt au général Draza Mihailovic. Cependant, en automne 1944, la police militaire britannique en Italie a arrêté le sous-lieutenant Borislav Todorovic qui transportait ce cadeau. Il est ensuite retourné aux Etats Unis ou il a finit ses jours, ne pouvant attendre que soit exhaussé son v?u le plus cher de revoir encore une fois son Belgrade natal et de remplir son devoir, ne serait-ce que de manière officielle. Le dernier devoir du sous-lieutenant Todorovic a quand même été rempli. Sa veuve, Madame Qybic a apporté en 2001 le livre “Quatre libertés” destiné au général Draza Mihailovic et l’a offert aux Archives de l’Académie Serbe des Sciences et des Arts à Belgrade. En photo, le chapitre Ћ Liberté de la peur des autorités policières Л par Norman Rockwell.
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- Ordre de la “Legion of Merit” décernée par le président des Etats Unis Harry Truman au général Draza Mihailovic le 29 mars 1948. Dans le préambule il est écrit : “Le général Dragoljub Mihailovic s’est remarquablement illustré comme le principal commandant des forces armées Yougoslaves, puis comme Ministre de la Guerre, organisant et dirigeant de solides forces de résistance contre l’ennemi qui a occupé le Royaume de Yougoslavie de décembre 1941 à décembre 1944. Grâce aux efforts intrépides de ses troupes, énormément de pilotes américains ont été sauvés et remis sains et saufs aux Alliés. Le général Mihailovic et ses forces, malgré un approvisionnement insuffisant et se battant dans des conditions particulièrement difficiles, ont effectivement et matériellement contribué à la cause Alliée et participé dans les batailles capitales pour la victoire finale Alliée.” La Legion of Merit est la plus haute distinction attribuée par les Etats unis à un étranger. Elle n’a toujours pas été transmise aux héritiers du général Mihailovic ni même à l’Etat de Serbie. Peu de temps après, le 8 avril 1948 à Washington, L’ordre de la Legion of Merit du troisième rang a été décerné au sous lieutenant Zivan Knezevic, chef de cabinet militaire au Gouvernement en exil dirigé par Slobodan Jovanovic à Londres. La médaille décernée au général Mihailovic a été par contre très vite oubliée du fait de la nouvelle attitude de Washington envers le communisme inspirée par une Résolution de l’Inform-bureau et de la brouille entre Moscou et Belgrade. Dans les archives du Département d’Etat, sous le sceau du “Top secret”, la médaille a été découverte et révélée en 1968 par le polonais Edward J. Dervinski. En Serbie, la médaille a pour la première fois été révélée par “Pogledi” le 1er mars 1990.
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- Washington, le 8 avril 1948. Un général de l’armée américaine décerne la médaille de la Legion of Merit, du troisième rang au sous-lieutenant Zivan Knezevic au nom du Président des Etats Unis Harry Truman. La même décoration (probablement de premier rang) a été décernée à titre posthume au général Draza Mihailovic.
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- Décret du maire de Los Angeles Tom Bradley par lequel le 17 juillet 1986 est déclaré “Jour du souvenir du général Draza Mihailovic”.
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- Monument à la gloire de Draza Mihailovic sur le terrain du Centre Orthodoxe Serbe de la “Sainte Trinité” à Binbrook près de Hamilton au Canada et érigé le 23 septembre 2001. La statue a été érigée par la Patrie Serbe reconnaissante par l’intermédiaire de l’Organisation des Cetniks Serbes “Ravna Gora”et d’associations religieuses et éducatives. Elle est l’?uvre du célèbre sculpteur canadien Ziggy Pousta et a coûté plus de 100 000 US Dollars.